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    Paris : un cercle de silence pour dénoncer la violence de l’Etat à l’égard des personnes sans-papiers

    « La solidarité c’est un signe de fraternité, pas un délit ». Le troisième vendredi de chaque mois, des militants se rassemblent dans un cercle de silence, place du Palais Royal dans le premier arrondissement de la capitale française, afin de « protester contre l’enfermement systématique des sans-papiers dans les centres de rétention administrative en […]

    « La solidarité c’est un signe de fraternité, pas un délit ». Le troisième vendredi de chaque mois, des militants se rassemblent dans un cercle de silence, place du Palais Royal dans le premier arrondissement de la capitale française, afin de « protester contre l’enfermement systématique des sans-papiers dans les centres de rétention administrative en France ». Le mouvement des cercles de silence a été lancé en 2007 par les Franciscains de Toulouse et s’est rapidement développé dans plusieurs grandes villes de France.

    Texte et photos : Laure Playoust et Firas Abdullah


    En cette fin d’après-midi de juillet, les participants se retrouvent avec pancartes, bougies et une chaise parfois, pour passer cette heure en cercle et en silence.

    Militants et migrants mobilisés ensemble

    Ce rassemblement solidaire est d’une grande diversité, à la fois en termes d’origine et d’âge. La doyenne, Thérèse, a 80 ans. Les plus jeunes ont une vingtaine d’années. Naessa, demandeuse d’asile iranienne, participe pour la première fois. Elle attend sa réponse depuis deux ans. En venant rejoindre ce cercle elle souhaite « sensibiliser les gens aux migrants ».

    « Tous les êtres humains sont égaux et devraient se respecter les uns les autres », insiste-t-elle.


    Naesa, vendredi 17 juillet, Paris / Firas Abdullah

    Thérèse, 80 ans, vient tous les mois depuis dix ans. Cette fille de victimes de la Shoah a décidé de se mobiliser après avoir vu Welcome (2009), le film de Philippe Lioret, qui raconte l’histoire de Simon, maître nageur à la piscine de Calais, prenant le risque d’aider en secret un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage. Thérèse donne aussi des cours de français aux enfants de familles étrangères. « Je fais ma part, à mon niveau », explique-t-elle debout, digne.


    Le cercle de silence, vendredi 17 juillet, Paris / Laure Playoust / Hans Lucas

    « La solidarité c’est un signe de fraternité, pas un délit ! »

    Le cercle mensuel réaffirme chaque mois qu’il n’accepte pas que la France refuse sa protection aux demandeurs d’asile qui sont exposés à de très graves dangers en cas de retour dans leur pays d’origine. «Je suis là parce que c’est un moyen de protester contre le refus du gouvernement français d’accueillir les migrants », déclare Madame Cese, une franco-égyptienne installée dans l’Hexagone depuis de nombreuses années.


    Thérèse, 80 ans, se tient debout dans le cercle de silence, vendredi 17 juillet, Paris / Laure Playoust / Hans Lucas

    Elle y milite depuis quatre ans et considère qu’il faudrait que les migrants soient accueillis sans conditions et qu’ils ne soient pas laissés sans rien faire. « À Paris, ils sont sur les quais de la Seine, ils sont par terre, il faudrait qu’ils soient accueillis. Et puis, quand leur demande est acceptée, qu’ils aient des papiers aussi rapidement que possible », estime Mme.Cese.

    Une dame qui se tient debout dans le cercle de silence, vendredi 17 juillet, Paris / Firas Abdullah

    Elle reproche au président Emmanuel Macron d’avoir instauré le délit de solidarité. Et refuse qu’on puisse « attaquer les personnes qui défendent les droits de migrants de venir ici. Laisser les gens vivre par terre, pour moi c’est pas normal ! »

    Mobiliser dans l’immobilisme

    Jeanne D. a rejoint les cercles de silence il y a 6 ans. Elle s’inquiète de la baisse importante de la mobilisation citoyenne sur la question des migrants. « La première fois que je suis venue, nous étions tellement nombreux, qu’il a fallu faire 3 cercles ! ». Aujourd’hui ils sont quinze et « ce n’est ni la faute du coronavirus, ni de celle des vacances d’été ».


    Jeanne, vendredi 17 juillet, Paris / Laure Playoust / Hans Lucas

    Certes, cette façon de s’indigner statique et silencieuse n’attire plus en masse. Elle a, en revanche, l’avantage de permettre aux passants intrigués de s’arrêter pour poser des questions, s’informer et pourquoi pas, de participer en rejoignant le cercle pour quelques minutes.


    Le cercle de silence, vendredi 17 juillet, Paris / Firas Abdullah

    Ils sont nombreux à se poser la question de l’utilité de leur démarche, mais persévèrent malgré tout dans la croyance qu’e la protestation non-violente, en cercle – soit l’image de l’absence de division – continue de faire sens.

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