Les fausses absentes #2 : les dessous de l’invisibilisation des femmes en migration
Femmes et immigrantes, la double-peine ? Représentant 48,1% des personnes en migration dans le monde en 2020 selon l'ONU, elles sont exposées à de nombreuses discriminations, provenant à la fois de leur condition de femmes et des idées dont on se fait de leurs origines réelles ou supposées. Comme expliqué dans le premier article de la série, les femmes en migration sont invisibilisées. Peu représentées dans l’espace public et médiatique, quand elles le sont, elles font l’objet de stéréotypes souvent sexistes et racistes.
Expulser tous les « étrangers qui sont auteurs de violences sexistes et sexuelles ». Voilà l’un des projets, présenté sur France Inter en 2022, de Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. Avec cette sentence, l'ex-secrétaire d’Etat à l’égalité hommes-femmes établit un lien direct entre le sexisme, et ses formes les plus graves, et les hommes immigrants. Aussi, le risque est-il de laisser sous-entendre que les femmes immigrantes sont les premières victimes du sexisme en raison même de leur culture, ou au moins des imaginaires qui y sont associés ? Discrètement, s'opère ici un glissement entre revendications féministes et politique migratoire. Ce qui tend à restreindre le sexisme aux personnes perçues comme différentes, étrangères. Saada Aoun et ses deux enfants Michael et Afife, réfugié.es en France. Photographie d’un passeport français du Haut Commissariat de la République Française en Syrie et au Liban (1921). Femmes et immigrantes : au croisement...
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