[Interview] « Les pratiques journalistiques à l’égard des gens du voyage délivrent une image déplorable » tacle le juriste William Acker
Sur Twitter et dans les journaux, le juriste William Acker fustige la représentation médiatique consacrée aux « gens du voyage », qui porte une constante : ils sont souvent perçus au prisme des faits divers, des délits ou des arnaques. Rencontre avec l’auteur de « Où sont les gens du voyage ? » (Éditions du Commun, 2021), qui plaide pour l’urgence d’un changement de regard et de formation des journalistes.
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Comment traiter un sujet dont on parle peu ou négativement ? Si l'on estime qu'entre 200 000 et un million de « gens du voyage » vivent aujourd’hui en France, leur présence sur le territoire hexagonal remonte au XVe siècle. Après avoir hérité de plusieurs qualificatifs à partir du XIXe, de « Bohémiens » à « Romanichels » en passant par « Tsiganes », l’Etat français décide de créer un statut spécifique : celui de « nomade ». En 1969, la catégorie administrative « gens du voyage » est instaurée pour désigner toutes les personnes qui ne possèdent pas de domicile stable et qui vivent en ≪ résidence mobile terrestre ≫. Soit un « abus de langage » aux yeux du juriste William Acker. Car la catégorie « englobe beaucoup de personnes de communautés très différentes les unes des autres ». Il lui préfère le terme « voyageurs ». Mi-octobre, l’émission «...
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