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    Le droit à une vie digne : plaidoyer pour la journée mondiale des réfugiés

    « Lorsqu'arrive le 20 juin, je ne me sens pas seul ». Dans ce récit très personnel, Ibrahim Cheaib, journaliste au sein de la rédaction de Guiti News, a choisi de revenir sur ce que la journée mondiale des réfugiés signifiait pour lui, pour témoigner aussi de la persistance traumatique.

    Un récit d’Ibrahim Cheaib / Dessin : Al’Mata


    Au Liban, j’ai été harcelé, menacé, agressé physiquement et kidnappé par des milices armées. Mon tort ? Avoir fait mon métier de journaliste. Je me suis enfui. J’ai décidé de quitter mon pays pour venir en France, afin d’y demander l’asile.

    Le 20 juin, (journée mondiale des réfugiés ndlr) est l’occasion de se souvenir. Se souvenir de l’innommable et durable souffrance qui m’a frappée, comme nombre de personnes réfugiées, une fois jeté sur le chemin de l’exil. Un chemin semé de difficultés et de dangers.

    Certains d’entre nous y ont perdu leur vie. D’autres ont vu leur corps mutilé ou détruit.

    Que dire des tourments psychologiques et moraux endurés par nous, réfugiés, et même par nos familles ? Des tourments qui ont pris racine dans nos pays d’origine pour se poursuivre dans nos pays d’accueil, nos pays d’expatriation.

    Dans ces temps effroyablement difficiles où nous avons su dans nos chairs ce qu’était la privation, nous étions simplement à la recherche d’un havre de paix. Qui puisse nous protéger, nous laver de ce que nous avons vécu.

    Devenir acteur

    Avec l’exil, une succession d’épreuves s’offrent à vous. J’ai réussi à franchir quelques étapes. J’ai obtenu le statut de réfugié en France et l’Etat a assuré ma protection.

    Petit à petit, je suis désormais capable de progresser et de me créer une nouvelle vie. Ce n’est, bien sûr, pas facile au quotidien.

    Je rencontre nombre de difficultés pour lesquelles je m’efforce de trouver des solutions durables, comme par exemple, la recherche d’un emploi pérenne correspondant à mon niveau d’études et à mon expérience de plusieurs années en tant que journaliste, et comme défenseur des droits de l’homme.

    Ce dont je rêve aujourd’hui ? Trouver une stabilité, pouvoir réellement m’intégrer dans la société, travailler et devenir citoyen français, payer des impôts, fonder une famille.

    Bref, devenir un véritable acteur sur le territoire français.

    Un combat continu et inconditionnel pour une vie digne

    Lorsqu’arrive le 20 juin, je ne me sens pas seul.

    Des millions de personnes partagent mon sort. C’est le jour du cri mondial face à l’injustice qui tue les opprimés. Mon cœur vibre de chagrin pour elles et eux. Et, en particulier, pour les personnes qui sont toujours bloquées dans leur pays, en danger. Celles qui n’ont pas réussi encore à s’échapper pour se mettre à l’abri.

    En ce jour particulier, j’appelle à unir nos efforts pour combattre l’injustice, sous toutes ses formes, pour définitivement l’arracher à ses racines. Chaque humain a le droit à une vie digne.

    Finissant cette tribune, un sage dicton me revient en mémoire : « Depuis quand asservissez-vous les gens, alors que leurs mères les ont mis au monde libres ? ».

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