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    Migrants, sans-abris : ces oubliés du coronavirus ?

    Afin de tenter d’enrayer la propagation du Covid-19, le confinement national a débuté ce mardi 17 mars à midi. Or, plus de 3.500 personnes se trouvent à la rue en Ile-de-France, sans accès à un hébergement. C’est pourquoi 24 associations, dont la Ligue des droits de l’homme, la Cimade ou Utopia 56, alertent sur un […]

    Afin de tenter d’enrayer la propagation du Covid-19, le confinement national a débuté ce mardi 17 mars à midi. Or, plus de 3.500 personnes se trouvent à la rue en Ile-de-France, sans accès à un hébergement. C’est pourquoi 24 associations, dont la Ligue des droits de l’homme, la Cimade ou Utopia 56, alertent sur un état d’urgence humaine aussi bien que sanitaire. Elles demandent notamment la réouverture de points d’eau plus nombreux et la réquisition de bâtiments vides. Car martèlent-elles, « en errance, les personnes participent à la propagation du virus ».

    Texte : Sofia Belkacem. Dessin : Gaspard Njock. Photos : DR.


    « C’est un non sens absolu. On est en état d’urgence, mais pas pour les personnes qui dorment dehors », tonnent de concert les associations, qui, par manque de moyens et donc beaucoup de débrouillardise, mettent les bouchées doubles pour placer les personnes à l’abri.

    24 associations ont ainsi co-signé ce 17 mars un communiqué pour alerter sur la fragilité des personnes sans-abri, rappelant qu’elles font face à « une absence de prise en charge médicale, renforcée par les mesures récentes gouvernementales concernant l’aide médicale d’État et le délai de carence pour les demandeurs d’asile » . Elles demandent des comptes à l’Etat et le presse à agir vite.

    Pour Julie Lavayssiere, coordinatrice de l’antenne Paris Utopia 56, il y a urgence. « Les grosses structure d’aide ferment à la chaîne, à l’instar de l’accueil de jour, qui permet de se reposer, de charger son téléphone, d’avoir accès à un suivi social et un suivi de ses droits. Conséquence ? Ils passent une grosse partie de leur journée à errer ».

    Campement à Aubervilliers. Crédit : DR

    « Ils n’osent pas manger, faute de toilettes »

    Le manque de toilettes et de point d’eau est une inquiétude majeure. « Il reste encore des bains douches, mais les personnes ne savent pas toujours où ils sont situés… Ils n’osent pas manger, parce qu’ils ne sont pas certains de trouver des toilettes. C’est ce qu’un père de famille a dit à ses enfants. Plusieurs femmes ont actuellement leurs règles, elles ne peuvent même pas se changer, se laver les mains. »

    Combien de personnes sont concernées ? D’après les associations, quelques 3.500 individus sont aujourd’hui à la rue en Ile-de-France. A Aubervilliers (93), l’un des campements de la région, 500 personnes sont entassées dans des conditions insalubres et privées d’eau.

    « Les personnes qui sont en campement et qui se déplacent représentent un danger pour elles-mêmes comme pour les autres », insiste Thomas Berteigne de la Ligue des droits de l’homme. Ce que corrobore Julie Lavayssiere « en errance, ces personnes vont propager le virus tout autour d’elles ».

    Des enfants en bas âge, campement Rosa Parks, Aubervilliers. Crédit photo : Utopia 56.

    « Une situation aberrante »

    3.500 personnes à la rue. Pour les associations, c’est un chiffre insupportable, mais qu’il est possible de prendre en charge.

    « La situation est aberrante : les bâtiments publics sont vides. Ils peuvent être récupérés. Dans un bâtiment, on peut placer trente lits en respectant les distances de sécurité », abonde ainsi Julie Lavayssiere.

    Même son de cloche du côté de la Ligue des droits de l’homme. « La maire de Paris, Anne Hidalgo, proposait l’ouverture de quatorze gymnases. L’Etat refuse cette solution. Vraisemblablement, il n’y aura qu’un gymnase d’ouvert, plutôt à destination des mineurs. Sur le moyen terme, pour les familles, seront privilégiées les places hôtelières. »

    En somme, des propositions qui ne sont pas en adéquation avec la réalité du terrain, regrettent les associations.

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