Ni d’ici, ni d’ailleurs : l’histoire des réfugiés apatrides russes #5
Dès le début du XXe siècle, des dizaines de milliers de Russes ont fui la révolution et la guerre civile vers les pays d’Europe. Premiers réfugiés ou premiers apatrides ? Catherine Goussef, historienne spécialiste de la Russie, directrice de recherche au CNRS et associée à l’institut Convergences-Migrations du Collège de France, répond aux questions de GuitiNews.
Beaucoup de réfugiés russes arrivés à partir de 1920 se sont particulièrement tournés vers l'Europe et la France. Pourquoi ce choix ? Tout d’abord, ils ne furent pas 400 000 comme le gouvernement français l’avait prétendu à l’époque. Ils étaient plus proches de 100 000. Il n’en reste pas moins que c’était un défi important pour la France. Plusieurs raisons expliquent que beaucoup sont venus en France spécifiquement. À cette époque, la France était le plus grand pays d’immigration en Europe, il y avait un fort besoin de main d'œuvre. Mais Paris avait également été choisie par les élites réfugiées pour installer dans la capitale les principaux centres de leurs organisations politiques ou d’assistance. À cette époque, l’élite russe parlait français. « L’histoire des réfugiés russes se confond d’une certaine manière avec le processus d’institutionnalisation de l’asile. » Quel était leur statut administratif à ce moment-là ? Réfugiés ? Apatrides ?...
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