[Edito] Meurtre de Lola : l’extrême droite ne nous imposera pas son agenda
Ce mois d'octobre a été marqué par un meurtre abject. Vous avez forcément vu son visage, diffusé en boucle sur les chaînes d’info, ou entendu son prénom, martelé par divers éditorialistes qui se sont permis mille confusions entre immigration et criminalité.
Depuis l’assassinat de Lola, le sujet des obligations de quitter le territoire français (OQTF) est rebattu. Tant sur les plateaux télévisés que dans les colonnes de grands quotidiens. Cela, car la principale suspecte, Dahbia B, est visée par l’une d’elles depuis le 21 août 2022 suite à un non-renouvellement de son titre de séjour étudiant.
Crime et immigrés ? Bingo ! Des politiques du Rassemblement National et des Républicains se sont engouffrés dans un soi-disant laxisme de la politique migratoire du gouvernement, qui serait responsable du meurtre de l’adolescente.
L’extrême droite jubile. On lui amène sur un plateau d’argent tout l’espace dont elle a besoin, pour étaler au grand jour sa purulente obsession pour l’immigration.
En tant que journalistes, nous nous devons de porter attention aux origines des discours que nous relayons et de les contextualiser. Inlassablement. Pourtant, depuis sa constitution en tant que force politique, l’extrême droite a réussi à banaliser progressivement sa rhétorique dans le débat public.
Et ce, malgré la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 qui punit toute “provocation publique” à la haine. Ainsi, elle s’appuie sur une désinformation latente sur l’immigration pour tenter de justifier des thèses ubuesques manifestant un profond racisme.
Et malheureusement, ça fonctionne. Quand un média angle sa couverture de « l’affaire Lola » avec un débat sur l’immigration via les OQTF, c’est l’ultra-droite qui gagne.
Elle remporte, à nouveau, la bataille culturelle qu’elle mène contre ceux dont elle refuse l’accès à l’humanité.
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