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    Confinement : Top 5 des bandes dessinées à dévorer d’urgence

    Confinés, oui, mais notre esprit, lui, peut encore vagabonder. La lecture de ces cinq bandes dessinées sélectionnées par Guiti News, permet de traverser les frontières et de suivre, quelques heures durant, des destins hors du commun, qui nous font réfléchir sur des thèmes qui nous sont chers : la migration et l’exil. Alexandra Pichard 1. […]

    Confinés, oui, mais notre esprit, lui, peut encore vagabonder. La lecture de ces cinq bandes dessinées sélectionnées par Guiti News, permet de traverser les frontières et de suivre, quelques heures durant, des destins hors du commun, qui nous font réfléchir sur des thèmes qui nous sont chers : la migration et l’exil.

    Alexandra Pichard


    1. Un voyage sans retour, de Gaspard Njock

    C’est l’histoire d’un parcours, celui de Malik, jeune ado du quartier populaire de New Bell, à Douala. A 17 ans, il entreprend un voyage risqué, du Cameroun à l’Italie, en passant par la Libye. Au fur et à mesure des événements dramatiques, la nostalgie du pays gagne le héros. A-t-il fait le bon choix en quittant famille et amis, en vue d’un eldorado européen ?

    Une terre promise qui ne tient pas ses promesses, beaucoup moins accueillante que dans ses pensées. Le dessinateur Gaspard Njock raconte et illustre à l’aquarelle l’espoir de celles et ceux qui quittent tout pour vivre mieux, mais aussi leur désillusion face à la réalité sur place et aux situations tout aussi difficiles qu’ils y rencontrent. Un récit subtil, qui mêle drame et humour.

    2. La série des Tribulations d’Alphonse Mabida dit Daudet, d’Al’Mata et Christophe Edimo

    Alphonse Mabida, dit Daudet, tient son surnom de sa passion pour les contes de l’écrivain français Alphonse Daudet. Originaire de Balaphonie, un pays africain imaginaire où règne une féroce dictature, il entame en France des études de lettres modernes, mais un arrêté d’expulsion coupe-court à ses rêves. De retour dans son pays natal, ne réussissant pas à dire la vérité à sa famille et ses amis, il se fait passer pour un grand professeur et met tout en œuvre pour retourner en France.

    La série de bandes-dessinées, préfacée par Maître Gims, écrite par Edimo et mise en scène par le dessinateur Al’mata, illustre les différentes tentatives du héros pour atteindre ce but, en traitant avec humour un sujet bien sérieux : les dysfonctionnements de notre politique d’accueil et les raisons qui poussent certains à tenter leur chance sur le continent européen.

    3. Prendre refuge, de Mathias Enard et Zeina Abirached

    Deux histoires d’amour impossibles et qui partagent le même fil rouge: la guerre. La première prend place en Afghanistan, en 1939. Au coin du feu, une voyageuse européenne tombe amoureuse d’une archéologue. Cette nuit-là, la radio annonce que la Seconde Guerre Mondiale a éclaté. Dix-sept ans plus tard, dans le Berlin de notre époque, un jeune Allemand passionné par l’Orient rencontre Nayla à Berlin et tombe amoureux de cette réfugiée syrienne.

    Au fil des pages, les deux récits s’entremêlent pour nous faire réfléchir à la difficulté d’aimer, surtout en temps de guerre, mais aussi à l’exil. Que les personnages soient connus, comme Ella Maillart et Anne-Marie Schwarzenbach, écrivaines et exploratrices, ou inconnus, ces deux intrigues aux ressorts universels sont toutes les deux passionnantes. D’après un récit écrit par Mathias Enard (Prix Goncourt 2015) et illustré par Zeina Abirached, qui manie le noir et blanc à la perfection, cette fable poétique sur les déracinés nous fait réfléchir à l’actualité, marquée par l’urgence migratoire.

    4. Les Culottées, de Pénélope Bagieu

    Elles viennent de tous les continents, ont des cultures différentes, et ont vécu à diverses époques mais elles ont toutes un point commun : avoir été oubliées ou peu considérées par l’Histoire. La BD « Culottées » de Pénélope Bagieu les met à l’honneur. En cinq à dix planches pour chacune d’entre elles, la dessinatrice retrace le parcours de ces femmes qui ont bravé des interdits ou des normes sociales patriarcales. Comme la rappeuse et féministe afghane Sonita Alizadeh, l’activiste syrienne pionnière de l’indépendance nationale et des droits des femmes Naziq al-Abid, ou encore l’astronaute Mae Jemison, première femme afro-américaine à partir dans l’espace, et Leymah Gbowee, une travailleuse sociale responsable du Mouvement pacifiste des femmes Libériennes, décorée du prix Nobel de la paix en 2011.

    En illustrant la biographie de femmes originaires d’une grande diversité de pays et de classes sociales, la bande-dessinée remédie à un double effacement des femmes racisées dans l’Histoire. Les discriminations raciales se mêlant au sexisme, leurs accomplissements ont été invisibilisés et leur voix tues. Pour cette œuvre traduite dans 17 langues, la dessinatrice a reçu le Prix Eisner, prestigieuse distinction internationale dans le domaine de la bande-dessinée. Depuis le 9 mars, France 5 diffuse l’adaptation des « Culottées », soit 30 épisodes de trois minutes réalisés par Sarah Saidan, réalisatrice Iranienne installée en France.

    5. Putain de vies : portraits de travailleuses du sexe, de Muriel Douru

    Elles et ils viennent de France, de Chine, du Nigéria, de Roumanie ou encore de Colombie, et sont travailleuses ou travailleurs du sexe. Certaines n’ont pas de papiers, et risquent chaque jour de se faire expulser. Muriel Douru a recueilli leur histoire et les a mises en images de manière anonyme, en partenariat avec l’ONG Médecins du Monde et l’association Paloma. Des récits qui ont profondément touché la dessinatrice, comme celui de cette femme, victime d’un réseau de traite, maintenant libérée, qui avait utilisé l’argent gagné de la nuit pour nourrir tout un camp de migrant de sa ville.

    Si la bande-dessinée réfléchit à la pauvreté, aux migrations, à la transidentité ou aux violences conjugales, c’est le travail du sexe, sujet tabou souvent exercé dans l’ombre, qui est ici au premier plan. Et à travers lui, la difficulté de se faire une place dans notre société stigmatisante et inégalitaire, mais l’espoir malgré tout de mieux vivre et de ne plus être rejeté.

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