Fargeat en force : acceptez-vous ou payez-en le prix
Sélectionné et auréolé du prix du scénario au 77ème festival de Cannes, The Substance, le film gore de la réalisatrice française Coralie Fargeat et interprété par Demi Moore, Margaret Qualley et Denis Quaid sort aujourd'hui en salles. Ames sensibles: ne surtout pas s'abstenir.
Sélectionné et auréolé du prix du scénario au 77ème festival de Cannes, The Substance, le film gore de la réalisatrice française Coralie Fargeat et interprété par Demi Moore, Margaret Qualley et Denis Quaid sort aujourd’hui en salles. Ames sensibles: ne surtout pas s’abstenir.
DLC 50
The Substance est l’histoire d’Elizabeth Sparkle, une présentatrice de gym tonique a la télévision dans la cinquantaine (camper par une Demi Moore au sommet de son jeu) victime d’âgisme par son producteur interprété par l’excellent Dennis Quaid (Mes vies de chien, Le Jour d’après).
Malgré sa beauté et son excellente forme physique, c’est décidé, Elizabeth sera remplacée par une presentatice plus jeune et plus désirable.
C’est alors qu’elle entend parler de la Substance, élixir mysterieux ouvrant le champ des possibles de la jeunesse éternelle, mais à certaines conditions.
Sorte de Dorian Gray des temps modernes, The Substance aborde le sujet de la jeunesse et du regard de l’autre dans une société où l’image n’a jamais été si présente.
Coralie Fargeat, la réalisatrice française responsable de cette frasque horrifique acidulée n’en est (presque) pas à son coup d’essai. En 2018, son premier opus « Revenge » avait raflé plusieurs prix au festival du film fantastique de Gerardmer, mettant en scène une jeune femme violée laissée pour morte dans le désert, avec toute l’hémoglobine que cela peut nécessiter.
Fargeat n’est donc pas une réalistarice « polie » amenant les choses avec douceur. Elle met les pieds (et tout le reste) dans le plat des sujets qui dérangent, trop souvent évités ou contournés notamment par les cinéastes masculins.
Voilà comment en à peine deux longs métrages, Fargeat a su s’imposer sur la scène d’un cinema engagé, leché et culotté.
Rencontrée au festival de Cannes, la réalisatrice s’est confiée à Guiti News sur ce qui a animé son envie d’aborder le sujet de la Détestation de soi.
Avec The Substance, Fargeat met les doigts dans les plaies en posant les bonnes questions, la plus importante en tête.
« Pourquoi je me déteste tant ? »
Fargeat nous confie que l’idée de The Substance est venue lorsqu’elle a commencé à se demander ce qu’elle allait devenir en tant que femme dans la quarantaine, si on allait toujours la regarder, sans comprendre pourquoi ces pensées s’imissaient en elle qui est pourtant éduquée.
« Il y a toujours quelque chose à faire et à commenter à propose de notre corps en tant que femme. Ce que je voulais me demander c’est pourquoi je me deteste autant. La violence determine la façon dont les femmes se voient dans la société je pense, il y a une violence qui vient de l’extérieur certes, mais aussi celle qui vient de l’intérieur ».
La caméra de Fargeat se pose de façon si crue sur le corps de ses actrices qu’il est impossible de ne pas s’interroger sur notre rapport au corps. Demi Moore, connue pour avoir toujours maintenu un plastique irréprochable se laisse scruter sous tous les angles, y compris les moins flatteurs. A se regarder dans le mirroir, espérant le retour d’une jeunesse salvatrice, la bataille contre elle-même s’annonce sanglante. Le résultat est détonnant.
The Substance porte finalement la refléxion sur ce terme au sens figuré: de quelle substance sommes nous faites? La connaitre enfin ne serait-elle pas le premier pas vers l’acceptation de notre être, et l’annihilation d’une violence a,crée en nous depuis des millénaires? Pour avoir la réponse, rendez-vous au cinéma le plus proche.
The Subtance est en salles depuis le 6 Novembre.
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