Carnet de bord des Cinq toits #5 : la santé mentale
Nichée dans le très cossu 16e arrondissement parisien, une ancienne caserne de gendarmerie a été réaffectée voilà quatre ans pour abriter 350 personnes en situation d’exil ou en grande précarité. Avec un pari : la mixité des publics. Non seulement le lieu se veut ouvert sur le quartier, en proposant des activités ouvertes au public (ateliers de bricolage, réparation de vélos, foires), mais il met aussi à disposition des espaces de travail pour quelque 35 entreprises et associations. Alors, à quoi ressemble le quotidien aux Cinq toits, côté résidents comme côté équipes encadrantes ? Ce cinquième épisode est consacré à la santé mentale des résidents, mais aussi à celles des bénévoles et salariés travaillant au sein du tiers-lieu.
Dans les bagages des résidents, de menus souvenirs mais de prégnants traumatismes liés à l’exil. Flashbacks, hypervigilance, phobies… Les symptômes sont multiples et pourtant, souvent imperceptibles. D’autres séquelles sont, elles, visibles et bouleversantes. Comme l’oeil de Mohammed, déformé et brûlé sur le chemin de l’exil. Ou le regard hagard d'Hadi, lorsqu’il se remémore des souvenirs de famille. Jamshid, qui réside aux Cinq Toits depuis deux ans, dit quant à lui son angoisse tenace : « A l’heure actuelle, j’ai peur pour ma famille qui est restée en Afghanistan. Mais depuis que j’ai obtenu mon titre de séjour, j’essaye d’oublier le passé, de vivre au présent et de garder espoir pour le futur ». S’il estime ne pas avoir besoin de parler à un professionnel, Jamshid se montre inquiet pour d’autres : « je vois des amis ici qui ont perdu tout espoir. Lorsque l’on perd espoir, c’est compliqué… ». «...
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