« Nos Frangins »: Bouchareb termine sa trilogie franco-algérienne pour raviver les mémoires
Après "Indigènes" (2006) et "Hors la Loi" (2010), Rachid Bouchareb met fin à sa trilogie sur l'histoire franco-algérienne avec "Nos Frangins", présenté dans la catégorie "Cannes Premières" au 76ème festival de Cannes. Couvrant trois générations d'algériens, ce dernier opus revient sur la mort hautement médiatisée de l'étudiant Malik Oussekine en 1986 suite à des violences policières, mais également celle d'Abdel Benyahia, dont la chronique s'était nettement moins emparée, abattu la même nuit par un inspecteur alcoolisé hors service. Rencontre avec un réalisateur de mémoires.
Nuit du 5 au 6 décembre 1986. Malik Oussekine, étudiant de 22 ans, sort d'un concert de jazz dans le coeur de Paris. Non loin de là, la brigade des voltigeurs est en route pour « disperser » une manifestation contre le projet de loi Devaquet, visant à réformer les universités, et qui attise la colère des étudiants depuis plusieurs semaines. Les voltigeurs (ou PVM - Peloton voltigeur motocycliste) existent depuis 1968 et ont pour mission de « nettoyer » les petites rues où se dispersent les groupes de manifestants fuyant les charges des CRS. Malik Oussekine se réfugie dans un hall d'immeuble rue Monsieur le Prince (6e arrondissement de la capitale) pour être battu à mort par trois policiers. Ceux-ci ne feront jamais de prison ferme. « J'attendais la bonne heure » La même nuit, Abdel Benyahia, 19 ans, est abattu de sang-froid par l'inspecteur Patrick Savrey au "Tout...
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