L’extrême pauvreté continue d’augmenter dans le monde
Conditions de vie indignes, conditions de travail dangereuses, carences alimentaires, accès inégal à la justice ou encore manque de soin… Les personnes en situation de pauvreté sont, chaque année, de plus en plus nombreuses dans le monde. A l'occasion de la journée internationale du refus de la misère ce 17 octobre, retour sur un contexte de plus en plus alarmant.
Plus d’une personne sur sept dans le monde (1,3 milliard sur 7,7 milliards d’individus NDLR) vit dans la pauvreté. Près de la moitié sont des enfants et des jeunes, estime les Nations unies.
C’est ainsi pour mettre la lumière sur le manque d’accès aux besoins vitaux – manger, boire, se soigner, s’éduquer, se loger -, que le collectif « Refuser la misère » rassemblant une trentaine d’organisations, organise chaque 17 octobre la Journée mondiale du refus de la misère.
A l’initiative ? Joseph Wresinski, fondateur de l’association ATD Quart Monde, et la centaine de milliers de personnes rassemblées sur le Parvis des Droits de l’Homme (XVIe arrondissement) à Paris en 1987. Officiellement reconnue par les Nations unies depuis 1992, cette journée a pour objectif de donner la parole aux personnes directement concernées par la pauvreté.
« Il faut s’alarmer de la montée de l’extrême pauvreté »
Selon les dernières données de la Banque mondiale, la « réduction de l’extrême pauvreté dans le monde est au point mort » en 2022 (en anglais). Fin 2020, 719 millions de personnes vivaient avec moins de 2,15 dollars (soit 2,19 euros) par jour. La pandémie en a ainsi fait basculer près de 70 millions d’individus dans la précarité.
Cette même année, les 40 % les plus pauvres ont perdu en moyenne 4 % de revenus, soit deux fois plus que pour les 20 % les plus riches, peut-on lire dans le rapport.
« Il faut s’alarmer de la montée de l’extrême pauvreté et du déclin de la prospérité partagée qu’entraînent l’inflation, les dépréciations monétaires et plus généralement les multiples crises auxquelles est confronté le développement. Dans ce contexte, les perspectives s’annoncent bien sombres pour des milliards de personnes dans le monde », avait alors martelé le président de la Banque mondiale, David Malpass.
Des personnes en exil toujours plus vulnérables
La France compte entre 5,2 et 8,9 millions de pauvres, selon les données 2020 de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Une situation stable pour l’Observatoire des inégalités. Dans le pays des droits de l’Homme, 31,5 % des personnes en exil en France en 2019 étaient pauvres.
Et, en particulier celles nées sur le continent africain : le chiffre monte alors à 39,2 %.
L’Afrique subsaharienne (c’est-à-dire les 48 Etats africains du Sud du Sahara) abrite le plus d’individus dans cette situation : 389 millions soit 60 %. Elle possède ainsi le taux de pauvreté le plus élevé du monde, à hauteur de 35 %. « D’ici à 2030, près de 600 millions de personnes devront encore vivre avec moins de 2,15 dollars (2,19 euros) par jour », avance la Banque mondiale.
Photo : Oxfam estime que plus de 260 millions de personnes basculeront dans l’extrême pauvreté en 2022. © Nick Fewings/Unsplash
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