Les cinq actualités de la semaine
Du Québec à Mayotte, en passant par Grande-Synthe, retour sur l’actualité migratoire de la semaine.
Calais : 350 personnes évacuées d’un campement
Ce vendredi 13 mai, les forces de l’ordre ont évacué un campement de 350 personnes en exil à Calais. Une évacuation qui fait suite à la délivrance d’une ordonnance d’expulsion par le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, saisi par le propriétaire des terrains. L’évacuation s’est déroulée « dans le calme » selon la préfecture du Pas-de-Calais, pointant les problématiques ayant émergées avec ce campement de fortune : tranquillité, sécurité publique et salubrité.
« Depuis plusieurs semaines, plus de 350 personnes s’étaient installées illégalement dans de nombreux campements sur le secteur de la Turquerie, espace naturel situé sur les communes de Calais et de Marck. Une proposition de mise à l’abri a été faite à l’ensemble des migrants présents sur ces campements et des interprètes étaient sur place », peut-on lire dans un communiqué.
Human Rights Observers (HRO) documente de son côté des « mises à l’abri forcées ». Le porte-parole de l’association a noté que les personnes n’ont pas pu récupérer leurs affaires. « Ils sont en train de tout ramasser, les tentes, les objets personnels, la nourriture », dit-il, critiquant la technique mise en place « pour les obliger à partir ».
Québec : Une volonté de stopper l’immigration
Mercredi 11 mai, le premier ministre québécois, François Legault, a exhorté le gouvernement fédéral à fermer le passage de Roxham, entre les États-Unis et le Québec. « Actuellement, plus de 100 migrants y rentrent par jour. (…) Si on fait une règle de trois, ce sont plus de 36 000 migrants par année. C’est inacceptable, c’est impossible, parce qu’on n’a pas cette capacité-là », relatent nos confrères de RFI.
Le chemin Roxham fait actuellement face à un pic de passage, après avoir été clos pendant une partie de la pandémie de Covid-19.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a, quant à lui, assuré cette semaine au cours d’un point presse que les négociations progressaient avec les États-Unis pour modifier l’Entente sur les tiers pays sûrs, qui est au cœur des passages irréguliers à la frontière canado-américaine par le chemin Roxham.
Il considère cependant que la fermeture du passage n’aura pas d’impact sur l’arrivée des personnes exilées. « Si on fermait le chemin Roxham, les gens passeraient ailleurs. On a une frontière énorme : on ne va pas commencer à armer ou mettre des clôtures dessus », a-t-il ainsi insisté.
À Grande-Synthe, six personnes assignent la ville en justice
Quelque 1500 euros de préjudice moral et matériel sont demandés par les six requêtants. Ceux-ci contestent la légalité et les conditions d’exécution de deux expulsions ayant eu lieu les 13 et 26 octobre 2021 dans leur campement à Grande-Synthe.
Une audience a eu lieu ce 10 mai au tribunal de Dunkerque, en présence des associations Utopia 56 et Human Rights Observers qui ont pointé des « expulsions particulièrement violentes ». Ces dernières ont fait état des tentes lacérées et des vêtements et médicaments saisis.
L’avocat des requérants met également en avant le fait que les habitants du campement n’ont pas été prévenus de cette expulsion et de la destruction de leurs biens. « Ne pas signifier le procès-verbal d’expulsion est un grief. Mes clients n’ont pas pu faire valoir leurs droits », insiste ainsi Maitre Jérôme Giusti.
La décision sera mise en délibéré le 12 juillet prochain.
Mayotte : manque d’accès aux droits et blocage du local de la Cimade
« Nous sommes quotidiennement sollicité.es par des personnes en quête d’information et d’accompagnement ». La Cimade, association d’aide aux exilés, alerte dans un communiqué paru le 8 mai la difficile situation à Mayotte pour les personnes exilées.
Depuis cinq mois, l’entrée des locaux de l’association sont bloqués par un groupe de citoyens hostiles à leur accompagnement, se relayant nuit et jour pour empêcher l’organisation d’effectuer son travail.
Une situation qui limite les droits des personnes exilées dans la collectivité d’Outre-mer, où les conditions sont déjà plus complexes que dans l’Hexagone pour obtenir les titres de séjour par exemple.
La Cimade vient de lancer une requête en référé contre le blocage. Plusieurs plaintes au pénal ont déjà été déposées par l’association pour des pressions et violences « verbales et psychologiques ».
Quelque 650 exilés secourus par des navires humanitaires en attente d’un port sûr en Méditerranée
Le Geo Barents, le Sea Watch 4 et le Sea-Eye 4, trois navires humanitaires réclament l’attribution d’un port sûr pour y débarquer les 649 migrants secourus quelques jours plus tôt en Méditerranée centrale. Les bateaux des ONG Médecins sans frontières (MSF), Sea Watch et Sea-Eye sillonnent actuellement la côte sicilienne dans l’espoir de pouvoir accoster rapidement en Italie.
Le Geo Barents (MSF) transporte le plus grand nombre d’exilés : 470 personnes, secourues au large de la Libye cette semaine. « Les sauvetages de la nuit dernière dans le zone maltaise ont révélé une fois de plus l’inaction des autorités du pays face à leur obligation de porter assistance aux bateaux en détresse », dénonce alors l’association sur twitter.
La Méditerranée centrale reste la route maritime la plus meurtrière au monde. Depuis le début de l’année, au moins 552 personnes y ont péri. Au total, 20 000 personnes ont perdu la vie dans cette zone depuis 2014.
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