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    Le coronavirus amplifie les menaces qui pèsent déjà sur la liberté de la presse

    Reporters sans frontières a publié mardi 21 avril son rapport annuel avec le classement mondial de la liberté de la presse. Alors que l’ONG estime que les dix prochaines années seront « décisives » pour l’avenir du journalisme dans le monde, la France perd deux places et se classe 34ème. En ces temps de Covid-19, la liberté […]

    Reporters sans frontières a publié mardi 21 avril son rapport annuel avec le classement mondial de la liberté de la presse. Alors que l’ONG estime que les dix prochaines années seront « décisives » pour l’avenir du journalisme dans le monde, la France perd deux places et se classe 34ème. En ces temps de Covid-19, la liberté de la presse est plus que jamais menacée.

    La rédaction – Image : Reporters sans frontière


    Censure, pressions, menaces de mort sur les journalistes, désinformation… Pour RSF, l’épidémie de coronavirus « est l’occasion pour les pays les plus mal classés d’accentuer leur répression et attaques contre la presse. » Ainsi, « ils profitent de la sidération du public et de l’affaiblissement de la mobilisation pour imposer des mesures impossibles à adopter en temps normal, » explique à l’AFP le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.

    Parmi eux, la Chine et l’Iran qui se classent respectivement à la 177ème et à la 173ème place (-3). Dans ces foyers de l’épidémie, le contrôle des médias a été durci, la dissimulation d’informations est de mise tout comme la surveillance des citoyens. RSF estime ainsi qu’une centaine de journalistes et blogueurs sont actuellement emprisonnés par Pékin, six arrêtés en lien avec le Covid-19.

    Un « climat de haine de méfiance » envers les journalistes

    Au Brésil (107ème, -2), aux États-Unis (45ème) et en Hongrie (89ème, -2), la situation est également inquiétante. Les présidents Donald Trump et Jair Bolsonaro redoublent d’attaques contre la presse, entretenant un « climat de haine et de méfiance, » sous couvert de lutte contre la désinformation. Avec un effet boomerang au Brésil lorsque le chef d’État a été lui-même censuré par les réseaux sociaux Facebook et Twitter, pour avoir diffusé des propos « irresponsables » sur le Covid-19.

    Quant au Premier ministre Viktor Orbán, il a profité de la crise sanitaire pour  « renforcer son arsenal contre la liberté de la presse, » avec la loi dite « coronavirus ». Elle prévoit notamment des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour la diffusion de fausses informations. Au gouvernement de décider si une information est exacte ou non…

    La France a la 34ème place

    Par conséquent, dans cette édition 2020, la liberté de la presse n’est jugée « bonne » que dans 14 pays. Elle se dégrade partout dans le monde et la France n’est pas épargnée.

    Elle passe de la 32ème à la 34ème place. RSF rappelle que l’année 2019 a été marquée par « une hausse très inquiétante d’attaques et de pressions contre les journalistes. » Tirs de LBD, gaz lacrymogène des forces de l’ordre et agressions par des manifestants en colère dans les cortèges contre la réforme des retraites et le mouvement des Gilets jaunes… Les journalistes ont été « entravés dans leur couverture. »

    Autre fait alarmant : « le nombre croissant de cas d’intimidations judiciaires visant les journalistes d’investigation afin d’identifier leurs sources. » Les auditions de journalistes par les services de renseignements intérieurs (DGSI) se sont multipliées après leurs révélations sur les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis et sur l’affaire Benalla.

    Enfin, RSF estime que « l’indépendance éditoriale des médias n’est pas assez assurée pour des raisons de détention capitalistique, de conflits d’intérêts qui sont plus grands qu’ailleurs. »

    Une décennie « décisive » pour la liberté de la presse

    Pour l’ONG, les dix prochaines seront « décisives. » La pandémie ne fait qu’amplifier les nombreuses menaces qui pèsent déjà sur le droit à « une information libre, indépendante, pluraliste et fiable. » RSF a d’ailleurs déposé une plainte auprès de l’ONU le 13 avril dernier. L’organisation demande notamment la saisine et la dénonciation des Etats « qui violent le droit à l’information malgré, au prétexte ou à l’occasion de l’épidémie de Coronavirus, et mettent ainsi en danger la santé des personnes, sur leur territoire comme dans le reste du monde. »

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