Les cinq actualités de la semaine
Du Royaume-Uni à l’Italie, entre expulsion, sauvetage et initiative d’inclusion, retour sur l’actualité migratoire de la semaine.
Le Royaume-Uni entame le processus d’expulsion d’exilés vers le Rwanda
50 « arrivants illégaux dans ce pays » ont été avertis qu’ils seraient envoyés au Rwanda, a prévenu Boris Johnson, premier ministre britannique. Le mois dernier, sa ministre de l’Intérieur, Priti Patel, signait en effet des accords visant envoyer des dizaines de milliers de demandeurs d’asile à 5 000 km de là, au Rwanda.
Libellé « partenariat de développement économique », ce programme a été crédité de 120 millions de livres sterling (142 millions d’euros) pour pousser les personnes exilées à s’installer dans ce pays d’Afrique sub-saharienne.
Les 50 premiers courriers indiquant l’obligation d’un départ d’ici deux semaines ont donc été envoyés. Et ce malgré les vives critiques émises par les associations de défense des droits qui accusent le gouvernement Johnson d’aller à l’encontre de la Convention de Genève de 1951 définissant le cadre légal du statut de réfugié, dont le Royaume-Uni est signataire. Son article 32 interdit l’expulsion de personnes exilées qui n’ont pas pu aller au bout de leur demande d’asile. « Les États contractants accorderont à un tel réfugié un délai raisonnable pour lui permettre de chercher à se faire admettre régulièrement dans un autre pays », y est-il écrit.
Une pétition pour protéger les femmes exilées déposée au Parlement européen
39 000 personnes de toute l’Europe ont signé une pétition à destination du Parlement européen. L’objet de ce texte ? Réclamer la reconnaissance des violences subies par les femmes sur le chemin de la migration vers l’Europe et dans le processus de demande d’asile. Mercredi 18 mai, des représentantes de militantes féministes sont venues formellement déposer le document à Bruxelles.
« Quand elles traversent la Méditerranée, elles ne sont pas assises dans les bateaux comme les hommes. Et comme elles sont déjà plus pauvres, les passeurs leur demandent très souvent des services sexuels. Très souvent, elles se noient parce qu’elles ne savent pas nager », souligne la militante Sonia Mitralia au correspondant à Bruxelles de France Média Monde.
Alors que les femmes sont souvent traitées avec autant de violence que les hommes aux frontières, comme dans leurs demandes d’asile, les signataires demandent une prise en compte des violences dont elles sont victimes comme les agressions sexuelles et les travaux du sexe forcés.
Italie : ouverture de formations dans le bâtiment à 3 000 personnes migrantes
Former aux métiers du bâtiment des demandeurs d’asile, réfugiés, jeunes majeurs et mineurs isolés : c’est le nouveau projet du gouvernement italien. Ce dernier a signé lundi un accord avec les partenaires sociaux ouvrant cette formation à 3 000 personnes, qui seront ensuite embauchées.
Ce projet est gagnant-gagnant dans un pays où ce domaine d’activité souffre d’une pénurie de main d’œuvre. Selon le quotidien italien Il Fatto Quotidiano, 260 000 postes sont vacants dans le domaine. Andrea Orlando, ministre italienne du Travail et des politiques sociales, s’est félicitée, dans un communiqué publié lundi 16 mai, de cette « grande opportunité pour les travailleurs et pour le pays ».
La sélection des candidats se fera dans les centres d’accueil de tout le pays. L’accord prévoit le financement des formations dans des écoles de construction et des stages dans les entreprises du secteur. Les MNA (mineurs non-accompagnés) pourront demander un contrat d’apprentissage.
Côte d’Azur : un fourgon transportant 23 exilés intercepté, deux passeurs condamnés
Dimanche 15 mai au soir, à Sospel (Côte d’Azur), les gendarmes ont intercepté un fourgon dans lequel étaient entassés 23 exilés. Deux Niçois ont été condamnés le lendemain par le tribunal correctionnel de Nice à vingt mois de prison pour avoir conduit le fourgon.
Selon les premiers éléments de l’enquête, ils auraient été mis en relation avec un trafiquant à Vintimille, première ville italienne après la frontière. En échange de 100 à 150 euros par personne transportée, ils devaient faire passer la frontière avec la France aux candidats à l’exil. Ces derniers auraient été confiés à la police aux frontières (PAF) pour les reconduire à la frontière.
Le bateau de sauvetage de MSF est autorisé à débarquer en Sicile
Après avoir passé dix jours en mer dans l’attente d’un port sûr, le Geo Barents, navire de Médecins sans frontières (MSF) a pu poser l’ancre à Augusta, en Italie. Les 471 rescapés qui se trouvaient à bord ont pu retrouver la terre ferme sous les cris de joie.
« La plupart des rescapés à bord du Geo Barents ont subi des violences physiques sous diverses formes. Quatre ont embarqué pour la traversée avec des os fracturés, résultat de blessures infligées pendant leur séjour en Libye », a indiqué l’ONG dans un tweet. Il devenait donc urgent de débarquer en port sûr pour que les naufragés puissent recevoir les soins nécessaires.
Ces derniers avaient été secourus dans les zones de sauvetage libyenne et maltaise entre le 9 et le 12 mai.
Pour MSF, les autorités maltaises se sont distinguées par leur inaction et le non-respect de leur devoir de porter secours dans leur zone de sauvetage.
La Méditerranée centrale reste une des routes migratoires les plus meurtrières au monde. Depuis le début de l’année, au moins 572 exilés ont, d’après l’Organisation internationale des migrations (OIM), péri en tentant de rejoindre l’Europe sur des embarcations de fortune.
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