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    Représentation(s) #1 : L’histoire, avec Laurence de Cock

    Enseignante et chercheuse en histoire et en sciences de l’éducation, Laurence de Cock est spécialiste des questions liées à la migration et à la colonisation. Ensemble, nous sommes revenus sur la fabrique de l’histoire, l’enseignement de la migration à l’école et l'écart entre volonté d’universalisme et devoir de représentation de la diversité.

    Un entretien de Laure Playoust et Jimmy Hutcheon


    « L ’action de replacer devant les yeux de quelqu’un ». Représenter (d’après son étymologie latine), c’est donc rendre visible via une figure ou un symbole.

    Mais alors, quid de cette représentation dans l’espace public? Comment et pourquoi choisit-on de représenter ? Surtout, qui choisit-on de représenter ?

    Les études le prouvent. De larges parts de la population française se retrouvent sous-représentées dans l’espace médiatique notamment. Telle est la constatation fréquente du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui entend disséquer la diversité de la société française sur nos petits écrans via son baromètre annuel. Et le cru 2020 ne fait pas exception. La présence des personnes perçues comme non-blanches n’excède pas 15%, quand les personnes en situation de handicap apparaissent sur notre lucarne à hauteur de 0,9 %, alors qu’elles constituent 20% de la population de l’Hexagone.

    Au sein de la rédaction de Guiti News, nous avions envie d’interroger et d’analyser cette sous-représentation en proposant des entretiens vidéo didactiques se concentrant sur différents champs des sciences sociales (géographie, linguistique, sociologie…).

    Pour ce premier épisode, nous avons convié Laurence de Cock, enseignante et chercheuse en histoire et sciences de l’éducation. Elle revient notamment sur la construction du « récit national » et sur l’invisibilisation des personnes immigrées.

    « Ce qui pose problème dans l’histoire scolaire, en général, est la matrice originelle, explique-t-elle. C’est-à-dire le bain dans lequel naît l’histoire scolaire, c’est ce qu’on appelle le récit national. D’autres l’appellent le roman national. C’est un grand récit, qui est né à la fin du XIXe siècle, avec des héros tous masculins et une mise en avant de tout ce que la France fait de bien. Et dans ce grand récit, beaucoup de groupes sont invisibilisés. Les femmes d’abord. Mais aussi les personnes qui sont difficiles à catégoriser, à classer. Et en particulier, ceux qui sont mobiles, ceux qui circulent. Parmi eux, ceux qu’on appelle aujourd’hui les immigrés, les migrants. Ce sont des personnes qui n’ont jamais eu leur inscription dans le récit national. Aujourd’hui, on n’enseigne plus le récit national tel quel évidemment, mais cela reste toujours le marqueur à partir duquel on se situe. Soit on s’en rapproche, soit on s’en éloigne. Cela explique combien la question de la migration a du mal à trouver sa place dans un récit commun ».

    L’entretien de Laurence de Cock est à retrouver en intégralité ci-après.

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