L’Ocean Viking victime d’une politique migratoire à la dérive
Après presque trois semaines d’attente, le bateau humanitaire Ocean Viking, transportant à son bord 234 personnes en exil, a accosté au port militaire de Toulon (France) ce 11 novembre. Un dénouement tardif, qui s’est fait au mépris du droit maritime et qui pourrait bien avoir des conséquences sur la politique migratoire européenne. De son coté la préfecture du Var a annoncé que 190 de ces rescapés ont commencé à être entendus par les agents de l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). Entretien avec Tania Racho, docteure en droit européen et membre de Désinfox-Migrations.
Pourquoi l’Italie a-t-elle refusé de faire accoster l'Ocean Viking dans ses ports ? L’élection de Giorgia Meloni est la conséquence immédiate de la situation dans laquelle s'est trouvé l’Ocean Viking. Elle l’avait annoncé : une fois au pouvoir, elle mettrait en place un blocus maritime. Ce qui signifie ne pas laisser entrer les bateaux. Face à la pression de ses homologues européens, Meloni a ensuite indiqué que seules les personnes les plus vulnérables pourraient accoster. Juridiquement, c’est incohérent et contraire au droit maritime et au non-refoulement des demandeurs du droit d’asile. Rappelons que l’Italie avait déjà été condamné pour avoir ramené des bateaux en Libye. Le problème, c’est que dans le droit international, il n’y a pas de sanction immédiate. Elle est juridiquement obligée d’accueillir le bateau, mais personne ne viendra lui dire quoi que ce soit. Immédiatement en tout cas. Le droit maritime dépasse celui de l'Union européenne. Il existait pourtant auparavant...
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