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    Gaza sur grand écran #1

    Alors que la guerre menée par Israël à Gaza suite aux attaques du 7 Octobre se transforme en génocide sans précédent dans la région, des cinéastes palestiniens et israéliens tentent de conter la guerre, chacun à sa manière. Focus sur "Il était une fois à Gaza" des frères Nasser et "Pourquoi la guerre" d'Amos Gitai.

    © Dulac Distribution

    Gaza, autrement

    Arab et Tarzan Nasser n’en sont pas à leur coup d’essai cannois. Après avoir été les premiers Gazaouis à pénétrer le plus grand festival de cinéma du monde avec leur court métrage « Condom Lead » en 2013, ils avaient par la suite présenté leur premier long, « Dégradé » en avant-première sur la croisette en 2015 avant de dévoiler leur second film, « Gaza mon amour », en 2020 à Venise.
    Lauréats du prix de la mise en scène dans la catégorie Un Certain Regard pour leur dernier et troisième opus « Once upon a time in Gaza » cette année à Cannes, ce western moderne sur fond de comédie noire donne à voir un territoire sur lequel le monde entier a les yeux rivés, sans jamais vraiment voir ses habitants en tant que personnes à part entière. Dans cette comédie particulière, Yahya, étudiant et Osama, dealer au grand cœur, se lient d’amitié. Ensemble, ils montent un trafic de drogue, caché dans des sandwichs aux falafels. Tout va pour le mieux jusqu’à ce qu’ils croisent la route d’un policier corrompu décidé à démanteler leur machine jusqu’à lors bien huilée.

    https://guitinews.fr/guiti-aime/cinema-yolande-zauberman-et-la-belle-de-gaza/


    Bande annonce « Il était une fois à Gaza » des frères Nasser

    Conter la norme dans un univers anormal

    Natifs de l’enclave, les frères Nasser créent leur cinéma à Gaza avant de déménager en Jordanie afin de poursuivre leur carrière sans les entraves du blocus. Aujourd’hui basés à Marseille, les réalisateurs donnent à voir, à travers leur caméra, des trajectoires humaines tout en porosité, comme il en existe partout ailleurs, malgré une situation pouvant appeler à ne voir que la guerre et l’oppression. Mais loin d’évincer le sujet, ils parviennent à le faire exister, partout, tout le temps, sans jamais en faire le thème principal. Comme pour dire « ici le principal, c’est l’humain, c’est nous, et nous sommes comme vous autres ».
    A travers le cinéma des frères Nasser, l’on découvre que les Gazaouis, les 60 000 morts, 125 000 blessés et 1,9 millions de déplacés, étaient et sont des humains comme les autres, avec des rêves, des talents, de l’humour et de l’esprit, au delà des chiffres dans les bulletins d’information.

    « Pourquoi la guerre », ceci n’est pas une question

    Connu pour son œuvre foisonnante (90 titres sur plus de 40 ans), Amos Gitaï débute sa carrière en filmant la guerre, alors qu’il était jeune soldat durant la guerre de Kippour. Du haut de l’hélicoptère dans lequel il sillonne le champ de bataille, Gitai filme à la super 8 les ravages d’une guerre qui ne sera pas la dernière. 52 ans après avoir enclenché sa première pellicule au beau milieu des armes et des décombres, c’est un cinéma expérimental et sans aucune images de guerre que propose le réalisateur israélien.
    Avec « Pourquoi la Guerre », sans point d’interrogation, il s’empare de la correspondance éponyme entre Albert Einstein et Sigmund Freud publiée en 1932 où le physicien tente de trouver une alternative à la guerre. S’ajoutent à cet échange épistolaire incarné par Mathieu Amalric et Micha Lescot, les textes de Susan Sontag et de Virginia Woolf sur la guerre et la domination.

    Interview d’Amos Gitai, « Pourquoi la Guerre », biennale du cinéma de Venise 2024

    « Des cinéastes à la pensée longue »

    Grande habituée des oeuvres de Gitai, c’est la comédienne Irène Jacob qui tient un des rôles principaux, prêtant sa voix à Susan Sontag et Virginia Woolf, aux côtés de son compagnon de vie Jérôme Kircher. Guiti avait rencontré l’actrice à Venise où elle se confiait sur sa longue collaboration avec Amos Gitai, qui comme Rithy Panh, cinéaste cambodgien qui signait « Rendez-vous avec Pol Pot » l’année précédente à Cannes, s’était engagé sur des thèmes et une pensée longue à travers toute sa carrière. « Je me sens en confiance avec eux, en sentant que ça ne va pas être une pensée du jour mais un véritable engagement qu’ils vivent depuis longtemps dans leur vie ».

    Interview d’Irène Jacob, « Pourquoi la Guerre » d’Amos Gitai, Biennale du cinéma de Venise 2024

    « Il était une fois à Gaza » et « Pourquoi la Guerre » sont à l’affiche actuellement en France.

    Rendez-vous en Septembre pour le deuxième volet de Gaza sur grand écran.

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