Le « OUI » de celui qui dit NON.

« Oui », c’est l’histoire de Y et de sa femme. Ils s’aiment fort et viennent de donner naissance à leur enfant né un 7 Octobre à tel Aviv. Jeunes et beaux, ces deux artistes peinant à joindre les deux bouts iront jusqu’à recourir à la prostitution. Alors quand Y se voit proposer de composer un hymne à la gloire de la destruction de Gaza, c’est avec un « oui » qu’il répondra, quand tout en lui voulait, devait dire non. Confronté à sa conscience, ce sont les échos des signes de sa défunte mère, de ses amours passées et des balbutiements de son fils qui viendront l’interpeller sur le chemin qu’il arpente sans foi ni joie.

Un festival frileux

Ecarté de la sélection officielle au dernier festival de Cannes, c’est grâce à la programmation de la Quinzaine des cinéastes que l’audacieux « Oui » du sulfureux réalisateur Lapid a pu être présenté au monde du septième art en Mai dernier. Iris Knobloch, présidente du festival succédant à Pierre Lescure aurait fait pression sur le délégué général, Thierry Frémaux, pourtant enclin à sélectionner l’un des seuls films à parler de Gaza en plein génocide. Exilé à Paris depuis plusieurs années, c’est depuis la France que le cinéaste pour le moins critique envers son gouvernement comptait dénoncer « l’aveuglement des israéliens » face à la situation. Réputé audacieux, le festival de Cannes représente habituellement une réelle caisse de résonnance mondiale sur de grands sujets de société, peinant à trouver écho dans l’espace public. Signe s’il en est que la plus grande institution de cinéma au monde semble également prononcer un « oui » de résignation à l’ordre établi. C’est malgré tout un cinéaste déterminé que Guiti a rencontré à Cannes.

« Il n’existe que deux mots dans le monde: oui et non. Lequel choisiras-tu »?

Extrait de « Oui » de Nadav lapid

« Oui » de Nadav Lapid est en salles depuis le 17 septembre.