Les cinq actualités de la semaine
Sauvetage en mer, traitement de personnes indigne au Japon, ou encore volonté de déployer Frontex au Sénégal. Retour sur l’actualité migratoire des derniers jours.
SOS Méditerranée porte secours à 228 personnes en l’espace de 24h
Ce sont près de 228 personnes, dont des enfants, qui ont été secourus entre le 12 et le 13 février dernier par l’Ocean Viking, le navire de sauvetage de SOS Méditerranée, au cours de quatre opérations.
Le lendemain, l’association a annoncé dans un communiqué que les rescapés comptaient 51 enfants mineurs, dont 49 non-accompagnés.
« Nos équipes ont pris en charge des cas d’hypothermie légère, d’inhalation et de brûlures de carburant. Certain.e.s présentent des signes de torture », note l’ONG.
Plus de 34 000 personnes ont déjà été secourues par l’association de sauvetage depuis sa création en 2015.
Japon : le mauvais traitement des apprentis étrangers
Salaires inférieurs aux minima légaux, heures supplémentaires non payées, violence, harcèlement hiérarchique et sexuel… Tel est le traitement réservé aux personnes appartenant au programme d’accueil des apprentis migrants au Japon, relevé par Libération.
Ce programme public « d’apprentissage technique » a été créé en 1993. Son but ? Garantir une main-d’œuvre étrangère dans une quinzaine de secteurs en pénurie, où « les tâches physiques sont ingrates, dures, mal payées et en partie dangereuses, que les Japonais tendent à éviter ».
Le média a recueilli les témoignages de plusieurs personnes, dénonçant les violences de leurs collègues et supérieurs : passage à tabac, pression pour avorter pour éviter de financer un congé maternité…
Associations et avocats des victimes déplorent le peu de mesures mises en place : entre 2012 et 2019, 269 apprentis étrangers sont morts par accident, maladie ou suicide, selon les données des services de l’immigration.
Le Japon compte au 1er octobre 2021, 1,73 million de travailleurs étrangers.
Pologne : un traitement « inhumain et cruel » dans les centres pour personnes migrantes
Privations, manque d’accès aux soins et d’informations sur les demandes d’asile… Marcin Wiacek, le commissaire polonais aux droits de l’homme – une instance nationale indépendante -, s’inquiète du sort des personnes exilées détenues dans des centres en Pologne.
Un centre pose particulièrement question : celui de Wedrzyn, non loin de la frontière allemande. Le centre surveillé accueille 600 hommes, soit une vingtaine d’occupants par chambre. Ce qui représente seulement 2 m2 par personne.
« Ce n’est pas un camp fermé, c’est une prison. Nous sommes traités comme des criminels, et non des réfugiés », a expliqué Ahmed, détenu en Pologne à France Info.
Dans le pays, ils sont plus de 1 600 à y être enfermés, après avoir traversé la frontière avec la Biélorussie et demandé l’asile.
Selon la législation polonaise, les personnes exilées ne sont pas censées rester plus de six mois dans les centres, dans l’attente d’une réponse à leur demande d’asile. En réalité, cela peut-être bien plus long : jusqu’à deux ans parfois.
Ces nouveaux arrivants sont, en outre, souvent coupés de tout lien avec l’extérieur, sans bénéficier de suivi dans leurs démarches administratives. « Bien souvent, ces migrants n’ont aucune information sur leur situation, parfois ils ne savent même pas que leur demande d’asile a été acceptée, ou personne ne leur dit que leur demande a été enregistrée, ou bien au contraire, ils pensent avoir demandé une protection internationale. Mais ce n’est pas le cas, parce que personne n’a enregistré leur demande », raconte la juriste Agnieszka Matejczuk, à France Info.
Déployer Frontex au large des côtes sénégalaises ?
Ylva Johansson, commissaire européenne, a déclaré ce 11 février vouloir déployer l’agence européenne de protection des frontières, Frontex, au Sénégal. Le but ? Aider à lutter contre le trafic d’êtres humains. Alors en visite à Dakar, la chargée des affaires intérieures a dit vouloir contrôler les embarcations qui partent des côtes sénégalaises vers l’archipel espagnol des Canaries.
L’intérêt pour l’Union Européenne serait aussi de surveiller les mouvements migratoires vers l’Europe via la Mauritanie ou bien par la route plus longue via l’Algérie et la Libye. Si cette proposition est adoptée, ce sera la première fois que Frontex se déploie en dehors de l’UE.
Ce discours intervient , tandis que la route reliant les côtes africaines à l’île espagnole est de plus en plus fréquentée par des prétendants à l’exil. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 1 200 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant cette traversée en 2021.
Calais : des militants expulsés d’un squat
Ce même 11 février, près du centre-ville de Calais, un raid policier est intervenu pour évacuer un bâtiment. L’immeuble était occupé depuis plusieurs jours par des membre du collectif « Calais logement pour tous.tes », dans l’espoir d’en faire un squat afin de loger -en partie – les centaines de personnes à la rue.
Depuis le 9 février, la police interdisait l’accès du bâtiment, empêchant le ravitaillement des occupants. Les militants dénoncent un « siège » des forces de l’ordre, selon InfoMigrants.
Pour le mouvement, les moyens utilisés par les policiers sont « dignes d’une action anti-terroriste, ils sont intervenus par le toit en hélicoptère et ont utilisé des explosifs pour fracturer les portes », peut-on lire sur son compte Twitter.
De son côté, la préfecture justifie le raid, expliquant que l’immeuble est « vétuste et particulièrement dangereux ». Les forces de l’ordre sont intervenues après une décision de justice ordonnant l’évacuation, sur une demande du bailleur social Terre d’Opale Habitat auprès du tribunal de Boulogne-sur-Mer, ont précisé les services de l’État.
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