C’est en tournant son précédent documentaire, M, sur un jeune réformé issu du milieu ultra-orthodoxe israélien que Zauberman entend parler d’une femme trans Gazaouie qui serait venue jusqu’à Tel Aviv à pieds. L’obsession de la retrouver nait, et avec, la découverte d’un milieu rarement évoqué au Moyen-Orient.
Israela Lev est employée à la mairie de Tel Aviv en charge du secteur transgenre et initie le premier concours de Miss Trans Israël à l’époque où elle rencontre Talleen Abu Hanna, gagnante de celui-ci. Pour Lev, le chemin fût long et sinueux depuis l’annonce de sa transidentité à ses parents en 1973, alors adolescente. « Ils ont voulu m’interner » nous confie-t-elle. Après avoir frôlé la mort à deux reprises suite à des agressions et trois mariages officiels (dont un avec un rabbin), Lev poursuit le chemin de la lutte pour les droits des femmes, « toutes les femmes et pas seulement le secteur trans » comme elle le souligne.
Secteur- c’est le mot qu’elle nous encourage à utiliser en lieu et place de « communauté ». « Communauté c’est pour le jardin d’enfants, une poignée de personnes, quand on va réclamer des budgets, on parle de réelles sommes et d’opérations d’envergure, qui touchent des millions de femmes, nous sommes donc un secteur et demandons à être traitées comme telles » explique Lev. Et Talleen d’ajouter : « Oui, nous sommes des millions, présentes dans chaque famille aujourd’hui ».
La Belle de Gaza est sorti le 29 mai dernier en salle.