Ils n’ont pas dit leur dernier mot. Malgré la régularisation de neuf travailleurs le 17 décembre dernier, la mobilisation des sans-papiers de Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne) se poursuit. Treize personnes sont encore dans l’attente de leurs papiers.
La Rédaction
En lutte depuis le 11 juin à Alfortville, dans le Val-de-Marne, une centaine de sans-papiers a installé un campement devant l’entrepôt de la filiale de la Poste au début de l’été pour réclamer la régularisation de plusieurs de ses travailleurs. Malgré la titularisation de cinq personnes début décembre et de neuf autres le 17 décembre, la mobilisation ne faiblit pas : treize travailleurs attendent toujours leurs papiers.
Cadences de travail indécentes
Embauchés par la société Mission intérim en présentant les documents en règle de connaissances, la situation irrégulière de ces travailleurs rend leurs conditions de travail très difficiles. Les chefs d’équipe profitent de leur absence de papiers pour leur imposer des cadences de travail indécentes et les payer au rabais, les menaçant de les remplacer à la moindre plainte.
Pour régulariser leur situation, les travailleurs ont besoin de certains documents, et notamment des fiches de paie. Problème : ces fiches sont au nom de la personne dont ils ont présenté les papiers au moment de l’embauche. Une attestation de concordance d’identité permettrait de contourner cet obstacle, mais Mission intérim n’en a pas délivré. Les travailleurs se trouvent donc en grande difficulté, d’autant plus que Chronopost et le sous-traitant gérant l’entrepôt d’Alfortville nient toute présence de personnel sans- papiers dans leurs locaux.
(Re)découvrez notre reportage filmé en septembre 2019 : De l’urgence d’être régularisés, la lutte continue des postiers sans-papiers