C’est au moment de l’entretien d’embauche que la plupart des candidats (17%) disent avoir souffert de « propos déplacés ou désobligeants sur leur lieu d’origine, leur patronyme, leur accent ou leurs croyances religieuses », rapporte l’enquête Ifop menée avec le site d’emploi Météojob.
Un chiffre qui monte à 50% lorsque le candidat est d’origine étrangère et 40% quand il affiche des signes religieux. Lors d’un entretien, l’accent des candidats a également une incidence discriminante : 13% rapportent qu’il leur a même été demandé de le gommer.
De plus, ce sont les personnes de confession musulmane qui se disent les plus touchées (25%). A titre indicatif, les individus de confession catholique rapportent des cas de discrimination de façon périphérique (5%).
L’appartenance sociale entre également en ligne de compte. Ainsi, l’on a 23% de risques d’être discriminé si l’on vient d’une classe socio-professionnelle défavorisée, contre 10% pour les “CSP+” (chefs d’entreprises, artisans et commerçants, cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires).
Prévalence du «body shaming» et du sexisme
L’étude s’alarme, en outre, du « body shaming », soit le fait de critiquer, se moquer ou humilier l’apparence physique d’une personne. Selon l’étude, un français sur quatre en a déjà été victime. Quelque 28% des sondés se rappellent ainsi avoir subi des « remarques inappropriées en rapport avec leur âge, corpulence, handicap, réel ou supposé, ou antécédents médicaux ».
Enfin, le sexisme reste prégnant. Un candidat sur cinq fait ainsi part de propos déplacés liés à son genre. Des propos tout particulièrement à destination des femmes, qui plus est dans des secteurs à dominante masculine. 53% d’entre elles subissent des questions d’ordre privé, par exemple sur leur responsabilité parentale.
Caractéristiques physiques, genre, nationalité, âge, handicap.. Le Code du Travail (art. L.1132-1) interdit toute distinction entre salariés, pour prévoir des sanctions -civiles et pénales- à l’encontre de tout employeur reconnu coupable de discrimination. Outre des dommages et intérêts versés à la victime, ce dernier encourt une peine d’emprisonnement de trois ans et/ou une amende d’un montant de 45 000 euros.