Le HCR dénonce des “discours politiques disproportionnés à la réalité” en Europe et appelle la France à poursuivre les réinstallations de réfugiés.
La rédaction de Guiti News
Deux mois après la signature du Pacte mondial sur les réfugiés, texte visant à alléger la pression sur les pays-hôtes, principalement « non-industrialisés », Volker Türk, Haut-commissaire adjoint chargé de la protection des réfugiés au HCR, est en visite à Paris pour échanger, ce vendredi 25 janvier, avec le ministère de l’intérieur français. Le texte, signé le 17 décembre, s’inscrit dans suite logique du « Pacte sur les migrations » datant du mois de mars, texte qui proposait une lecture positive des migrations en mettant l’accent sur l’enrichissement mutuel des populations et qui avait déchaîné les passions. Notamment en France, où ses détracteurs ont joué sur la peur d’un « droit à l’immigration » alors même que les clauses du pacte ne sont pas contraignantes.
Si le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se félicite déjà de voir les effets de ce nouveau pacte, la signature d’un nouveau texte relève du “miracle” dans le climat politique actuel, assure Volker Türk. Le Haut commissaire adjoint a confié son “inquiétude” vis-à-vis des “discours politiques disproportionnés à la réalité” qui donnent ‘l’impression d’une arrivée massive et continue de réfugiés et de migrants”, et appelle l’Europe et ses Etats membres à modérer leur propos. D’autant que, selon lui, “l’hystérisation des discours”, ne reflète en rien la réalité puisque « plus de 84% des réfugiés » vivent « dans le sud, pas dans les pays industrialisés. »
Le HCR a par ailleurs affirmé que l’Europe a été soumise, récemment, à des pressions migratoires bien moindres que dans les années précédentes. En effet, selon les chiffres provisoires du HCR, le nombre de demandes d’asile en Europe pour l’année 2018 est similaire à celui du début des années 2000. Bien loin, donc, des moments forts vécus dans les années 2015 et 2016. Bien loin, aussi, des 5 millions de réfugiés vénézuéliens attendus d’ici la fin de l’année par l’ONU. Le pays, en proie à des tensions politiques depuis plusieurs mois sur fond d’inflation massive, a plongé dans une crise sans pareille mercredi 23 janvier lorsque Juan Gaido, président de l’assemblée nationale et de l’opposition, s’est auto-proclamé président, provoquant des manifestations qui avaient déjà fait 5 morts mercredi matin. Un événement historique qui aura des conséquences évidentes sur les flux migratoires entre le Venezuela et ses pays voisins, assure le HCR.