Le président de la République française vient de répondre à des parlementaires, réclamant que la Chine soit reconnue coupable de crime contre l’humanité pour son traitement de la population ouïghoure. « Il condamne des pratiques inacceptables ».
La rédaction
« Nous ne pouvons plus détourner le regard sur ce qui se passe aujourd’hui en Chine ». Le 22 juillet dernier, dans une lettre à l’initiative d’Aurélien Taché, député du groupe Ecologie Démocratie Solidarité du Val d’Oise et ex-République en Marche, une trentaine de parlementaires avait appelé le président Emmanuel Macron « à prendre des positions fortes et à agir concrètement pour que la Chine soit reconnue et condamnée au niveau international comme coupable de crime contre l’humanité ».
Et de mettre en avant les persécutions et les violences dont sont victimes les Ouïghours, une ethnie turcophone principalement musulmane, notamment les « pratiques avérées de stérilisation ainsi que [les] procédures drastiques et intrusives de contrôle des naissances qui sont imposées aux populations par la force ».
Une situation « inacceptable »
Dans un courrier de réponse daté du 6 septembre, le Président qualifie d’« inacceptable » la répression contre les Ouïghours en Chine et assure que la France la condamne « avec la plus grande fermeté ». Sans répondre clairement à la demande des parlementaires, Emmanuel Macron dit avoir pris connaissance des persécutions dont sont victimes les Ouïghours et rappelle les « actions » de la France et de l’ONU dans ce dossier. Il cite notamment la demande « spécifique et officielle » de « fermeture des camps d’internement » et les appels « à mettre fin aux détentions de masse dans [ces] camps ».
Si la réponse du Président est « un début » pour Aurélien Taché, l’histoire ne doit pas s’arrêter là. Contacté par Libération, l’élu a souligné qu’« en 2017, Emmanuel Macron avait eu des mots justes et forts à propos de la colonisation en Algérie, parlant de crimes contre l’humanité. Nous attendons qu’il en fasse de même à propos de ce qu’il faut appeler un « génocide » mené contre les Ouïghours. Et que des actions soient entreprises sur le plan de la justice internationale ».