Chili : un fossé géant à la frontière pour faire fuir les personnes migrantes
« C’est dur parce que c’est devenu dangereux de passer, surtout avec les enfants », raconte un père de famille à TV5Monde. Alors qu’à côté de lui des pelleteuses creusent un fossé le long de la frontière à côté de Colchane, ville du nord du Chili.
Ce point de passage est le plus utilisé des exilés, notamment vénézuéliens. Situé à 4000 mètres d’altitude, il est aussi le plus dangereux. L’année dernière, 23 personnes sont mortes en tentant la traversée.
Depuis le début de l’année, les tensions ne font que s’exacerber au Chili vis-à-vis de ces nouveaux venus. Fin janvier, des Chiliens avaient déjà attaqué un campement de fortune où vivaient des exilés vénézuéliens.
Le président chilien a déclaré « l’État d’urgence » dans certaines régions pour « lutter contre l’immigration illégale ».
Selon TV5 Monde, plus de 672 militaires et 100 policiers ont été déployés aux frontières en renfort la semaine dernière.
Ukraine : Suite à l’offensive russe, la France s’attend à des « mouvements de population »
« Sur le cas spécifique de l’Ukraine, il est bien évident que si un conflit de haute intensité s’y déclare, on pourrait s’attendre à des mouvements de population », a déclaré Julien Boucher, directeur général de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), à l’AFP.
Après trois mois durant lesquels l’incertitude d’une offensive russe sur l’Ukraine planait, Vladimir Poutine annonçait jeudi 24 février au matin le lancement d’une « opération militaire spéciale » en Ukraine, officiellement pour défendre les séparatistes pro-russes dans l’Est du pays.
Peu après l’intervention du maitre du Kremlin, des tirs de missiles ont été envoyés sur Kiev, la capitale de l’Ukraine. Le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmitro Kuleba, dénonce cette attaque qui serait « une invasion à grande échelle » de son pays, poste-t-il sur Twitter.
Pour le directeur général de l’OFPRA, cette situation pourrait rapidement donner lieu à des départs vers d’autres pays d’Europe pour les ressortissants ukrainiens, notamment la France. Julien Boucher anticipe de nouvelles demandes d’asile, alors qu’ils sont déjà plus de 2000 d’Ukrainiens à avoir obtenu l’asile en France en 2021 et que « certaines de ces demandes étaient fondées sur la situation sécuritaire dans le Donbass », précise-t-il.
Retrouvez l’entretien avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés sur la guerre en Ukraine.
Italie : près de 600 personnes secoures en haute mer
Mardi 22 février, les garde-côtes italiens ont annoncé avoir secouru 573 personnes migrantes au large de la Calabre dans la nuit de lundi à mardi. Ils avaient été repérés à environ 100 kilomètres de la côte « en difficulté à bord de deux bateaux de pêche surchargés, à la merci des vagues, dans des conditions météo défavorables et prévues pour empirer dans les heures suivantes », indique un communiqué.
Parmi eux se trouvaient une soixantaine de mineurs non accompagnés. Sur l’épave, gisait également un corps sans vie, qui selon les autres personnes présentes sur le bateau, était mort depuis plusieurs jours.
Plus de 10 500 personnes ont déjà tenté d’entrer en Europe par la mer en 2022.
Un nouveau rapport sur la situation des personnes étrangères en prison
« Invisibilisées, discriminées, abandonnées, et surtout victimes de politiques migratoires répressives ». Telles sont les conditions de vie des personnes étrangères en prison fustigées par la Cimade le 23 février dans un rapport.
L’association rappelle que si « la loi ne prévoit pas de différence de traitement sur le seul fondement de la nationalité », ces personnes restent discriminées, d’après elle.
Que ce soit dans le parcours pénal qui, alerte l’association, « à infraction égale, punit davantage les étrangers que les français » -en 2021, un détenu sur 4 est étranger- ou dans le vécu carcéral : « barrières de la langue et de l’écrit, éloignement géographique des proches, ineffectivité des mécanismes d’accès au droit, pressions opérées par l’administration préfectorale sur les agents pénitentiaires, etc. »
La Cimade alerte, en outre, sur la difficulté pour les personnes étrangères ayant été incarcérées de rester en France. « L’incarcération constitue un obstacle trop souvent insurmontable pour enregistrer une demande d’asile, déposer une demande de titre de séjour ou contester une mesure d’expulsion », écrit-elle.
Pour les associations ivoiriennes de lutte contre l’immigration clandestine, les aides aux retours ne sont pas viables
Alors que l’Union Européenne prévoit un renforcement de sa « stratégie de retour volontaire des migrants », en Côte d’Ivoire, des associations estiment que ces mesures ne sont pas idoines.
Pour Florentine Djiro, du réseau ouest-africain de lutte contre l’immigration clandestine (REALIC), il faut miser plutôt sur le développement économique et l’égalité territoriale dans le pays.
Alors que sur ces trois dernières années, plus de 7000 ont quitté le pays d’Afrique de l’Ouest, la représentante de l’association qu’il faut traiter le problème directement à la source. « Il y a plein de jeunes qui migrent aujourd’hui pour avoir des opportunités de formation dans les pays développés. Quelqu’un qui veut faire une formation crédible, normale, il fait la théorie mais il n’y a pas de pratique. Donc si on investit dans l’éducation, la formation professionnelle et qu’il y a une adéquation entre la formation et l’emploi, cela pourrait régler le problème », insiste-elle auprès de nos confrères de RFI.