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Le HCR tire la sonnette d’alarme sur les violences subies par les réfugiés sur les routes africaines de l’exil

Torture, travail forcé, viols, détentions arbitraires… Dans un nouveau rapport publié ce mercredi 29 juillet, le HCR dénonce les violations des droits humains auxquelles les demandeurs d’asile sont confrontés lors de leur long chemin vers les côtes africaines de la Méditerranée.

La rédaction


Intitulé « Personne ne se soucie de ta vie ou de ta mort en route », le rapport du HCR (Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies) fait état des violences et des violations des droits humains subies par les migrants et les demandeurs d’asile pendant leur trajet entre l’Afrique de l’Est et de l’Ouest et les côtes africaines de la Méditerranée.

D’après les informations obtenues grâce à des milliers d’entretiens avec des demandeurs d’asile réalisés par le MMC (Centre de recherche sur les migrations mixtes du Conseil danois pour les réfugiés), nombre de mauvais traitements et d’assassinats perpétrés par les trafiquants, les passeurs et les autorités des pays traversés par les migrants ont été recensés.

Le HCR dresse également une liste de recommandations adressée aux pays situés sur ces routes migratoires, comme ceux de destination, aux organismes d’aide humanitaire et à la communauté internationale afin de mieux protéger les réfugiés et de faciliter leur accès aux informations, à la justice et aux structures de soutien.

« Une des routes les plus meurtrières au monde »

S’il est très difficile d’établir un bilan précis, le HCR estime qu’au moins 1 750 personnes auraient perdu la vie lors de leur périple en 2018 et 2019. En 2020, au moins 68 réfugiés ou migrants sont déjà morts sur les routes de l’exil, dont 30 demandeurs d’asile assassinés au sud de Tripoli par des passeurs. Ces tueries, fréquentes, ne sont pas les seules violences commises. Les migrants sont régulièrement victimes de torture (brûlures, électrocutions…), de travail forcé, de passages à tabac, de viols et de violences sexuelles et sexistes. De nombreuses personnes sont également prostituées par des passeurs et des trafiquants.

Ces exactions sont commises tout le long de la route migratoire mais certaines zones sont particulièrement dangereuses, notamment le Sahara et le Soudan. La Libye est aussi une zone d’une extrême violence. Les personnes qui entreprennent la traversée de la Méditerranée et qui y sont ramenées « sont souvent arrêtées et arbitrairement détenues dans des centres de détention officiels où elles sont soumises à des abus quotidiens et à des conditions déplorables. D’autres se retrouvent dans des « centres ou entrepôts clandestins » contrôlés par les passeurs et les trafiquants qui leur infligent des sévices corporels pour leur soutirer de l’argent ».