Des garde-frontières iraniens auraient frappé des citoyens afghans essayant de rejoindre l’Iran, avant de les pousser dans la rivière Hari Rud.
La rédaction.
Au moins 23 migrants afghans souhaitant rejoindre illégalement l’Iran pour y travailler auraient été tués, ce samedi 2 mai, par des policiers iraniens à la frontière entre l’Afghanistan et l’Iran. C’est ce qu’indiquent la presse afghane, dont l’Afghanistan Times, et l’agence de presse Reuters, qui ont relayé les propos de plusieurs témoins.
Les garde-frontières iraniens auraient arrêté une cinquantaine de migrants afghans. Ils les auraient ensuite frappés avant de les pousser dans la rivière Hari Rud, qui coule entre les deux pays. Au moins 23 personnes seraient mortes, noyées.
« Ils n’arrêtaient pas de nous frapper avec des tuyaux et de dire « Ne revenez pas dans notre pays », tout en continuant à nous pousser dans la rivière« , a expliqué l’un des survivants, Abdul Wahed, 20 ans, au New York Times.
Les policiers iraniens « nous ont avertis que nous serions abattus si nous ne nous jetions pas nous-mêmes dans la rivière », a déclaré un autre survivant, Shir Agha, à Reuters.
» Un jour, nous réglerons nos comptes «
Les autorités afghanes ont ouvert une enquête. Elles ont demandé des explications aux autorités iraniennes, qui ont démenti les informations relayées par la presse afghane.
Irrité, le gouverneur de la province afghane de Herat. Sayed Wahid Qatali, a adressé un tweet aux autorités iraniennes : « Nos citoyens ne sont pas juste des noms que l’on jette dans la rivière. Un jour, nous réglerons nos comptes. »
D’après le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés, près de 3,5 millions d’Afghans vivent en Iran. Un peu moins d’un million d’entre eux sont des réfugiés. La crise sanitaire liée au Covid-19 et les mesures prises en Iran ont mis un coup d’arrêt à l’afflux de migrants, début 2020. Cet afflux a repris ces dernières semaines suite à l’assouplissement des restrictions en Iran.