Ce 5 mars, un incendie ravage le camp de réfugiés de Kutupalong Balukhali, au sud-est du Bangladesh. Durant trois heures, le feu se propage, réduisant en cendres l’un des plus grands camps de réfugiés au monde, qui abrite 547 616 personnes.
Dans ce camp géré par l’organisation internationale pour les migrations (OIM), vivent principalement des rohingyas, minorité musulmane venue du Myanmar. Souvent apatride, elle fait l’objet d’une vive répression dans son pays d’origine. En 2017, victime d’un génocide en raison de sa religion, un certain nombre de personnes vient chercher l’asile au Bangladesh frontalier, un pays majoritairement musulman. Avec cet incendie, 12 000 personnes réfugiées ont de nouveau tout perdu.
Le bilan matériel fait état de 2000 abris endommagés ou détruits par le feu, y compris 90 infrastructures, dont des hôpitaux, des écoles et des mosquées. Pour l’heure, les personnes ayant perdu leur habitation ont été déplacées dans les camps de Cox’s Bazar, à quelques kilomètres de là, a indiqué le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR).
Des incendies récurrents
La surpopulation, l’insalubrité et la précarité des abris construits principalement en bambou rendent les incendies très fréquents dans les camps. Entre 2021 et 2022, les autorités en ont dénombré 222, soit un feu toutes les 36 heures. Sur ces 222 incendies, une soixantaine serait d’origine criminelle. Le feu le plus meurtrier est survenu en mars 2021, faisant quinze morts et 50 000 déplacés.
Devant la recrudescence des incendies, plusieurs organisations ont formé des personnes réfugiées à la lutte contre les incendies. Hier, ce sont donc ces dernières qui sont intervenues en premier pour éteindre le feu, avec l’aide des pompiers et des autorités locales. Les ONG présentes sur place, comme le HCR, ont quant à elles fourni les premiers soins, avant de proposer un soutien psychologique.
Dans cette zone transfrontalière de la Birmanie, un million de rohingyas aurait trouvé refuge. Mais, dans des conditions discutables fustigent, de concert, plusieurs associations. En 2020 déjà, un rapport d’Amnesty International pointait du doigt l’état des camps ainsi que les violences subies par les personnes en exil de la part des forces de l’ordre.