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À Besançon, l’engouement autour du combat d’un boulanger pour son apprenti

La rédaction.


« Je le fais pour lui, mais aussi pour tous ces gamins qui arrivent, qu’on protège tant qu’ils sont mineurs et qu’on jette à 18 ans », explique Stéphane Ravacley à nos confrères de France Bleu. Le boulanger de Besançon (Franche-Comté) a ainsi arrêté de s’alimenter depuis ce dimanche 3 janvier, pour mettre la lumière sur la situation de Laye Fodé Traoré, apprenti de 18 ans, qui doit passer son CAP de boulangerie à la fin de l’année.

Or, depuis sa majorité, le jeune homme est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et peut ainsi être expulsé à tout moment. Son conseil a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Besançon.

Son parcours est celui de nombre d’hommes et femmes qui ont emprunté les routes de l’exil : à 16 ans, il quitte la Guinée, traverse le Mali et la Libye, avant d’embarquer sur un bateau de fortune pour atteindre la France. Hébergé dans un foyer à Gray (Haute-Saône), il se forme en plomberie, avant de se tourner vers la boulangerie. Depuis un an et demi, il travaille ainsi dans la boulangerie de Stéphane Ravacley. Ce qui l’enchante.

Un système «absurde»

« J’ai choisi la boulangerie parce qu’on touche à tout, on peut bricoler des fois. J’aime les croissants, le pain. Cela ne me dérange pas de me lever tôt, car je finis tôt aussi et je peux aller à l’entraînement de foot », a ainsi confié Laye Fodé Traoré à France 3.

Le jeune homme est doué. Ce qui n’a pas échappé à son patron, qui peine par ailleurs à recruter dans son secteur de métier. « C’est un gamin qui travaille bien. (…) Il bosse et apprend, il a compris déjà l’essentiel du métier. Ce gosse, il parle mieux français que moi ! », s’enthousiasme Stéphane Ravacley, auprès du journal le Parisien. Il fustige un système «absurde».

En ligne, la solidarité s’organise

Avant de poursuivre : « Quand il était mineur, l’Etat s’en est bien occupé. Il savait que c’était un migrant, mais il lui a proposé logement, protection, vacances et travail. Et le jour où il a 18 ans, qu’il est bien parti dans la vie, on lui dit, qu’il doit quitter le pays ! »

Pour continuer à faire bouger les lignes, le boulanger a lancé une pétition en ligne, qui a déjà récolté plus de 137 000 signatures. Une initiative fédératrice, saluée par de nombreux internautes, exprimant leur solidarité aux deux hommes, et exhortant d’une façon plus générale à « plus de solidarité et d’humanité ».